Kwaweyih

Aïcha Bastien N’Diaye, Craig Commanda et Marie-Andrée Gill


-Du 12 janvier au 11 février 2024
Vernissage le 12 janvier à 17h


Craig Commanda, Pakigan, 2023-2024, Gracieuseté de l’artiste.
Marie-Andrée Gill, Uapikunashteu, 2023, Gracieuseté de l'artiste.
Aïcha Bastien N’Diaye, YATSIHSTA’, 2023, Gracieuseté de l’artiste.


À la croisée de plusieurs chemins, une rencontre des médiums et des disciplines, mais surtout de trois esprits, de trois nations. Kwaweyih présente des œuvres d’Aïcha Bastien-N’Diaye (Wendat), de Craig Commanda (Anishinaabe) et de Marie-Andrée Gill (Ilnu).


De la neige, du feu, des tresses, des mocassins.
Un bagage de cultures complexes, des symboliques plurielles.
Si Aïcha Bastien N’Diaye ancre principalement son travail artistique dans le mouvement, elle utilise ici la performance et la vidéo. Les restes de son action trouvent leur place dans l’exposition, témoignant d’une certaine violence bienveillante, tout comme ses gestes et impulsions.
Comment mettre en image la violence de corps colonisés, l’héritage qu’elle constitue? Comment rassembler autour de l’idée que “le feu, c’est nous.”


La transmission qu’explore Craig Commanda est celle des valeurs.
Le respect du territoire, de ce qu’il a à offrir.
Au cœur d’un cadre de tannage de peau d’orignal, une multitude de tissus et de cuirs s’imbriquent les uns dans les autres pour former une nouvelle “peau”. Si les ancêtres veillaient à ne rien perdre du fruit de leur chasse, l’artiste recycle ici ses retailles de tissu dans le même esprit.
Dans une époque de fast fashion, il démontre que nous avons beaucoup à apprendre d’eux pour retourner vers un “mode de vie durable”.


Pour Marie-Andrée Gill, il s’agit d’un chemin.
Celui d’une Céline fictive qui quitte la grande ville pour aller dans le bois plutôt que l’inverse.
Celui des motifs traditionnels des mocassins ilnu s'arrimant à des images surréalistes.
Sa poésie habituelle passe ici par le collage. 
Avec des extraits de la biographie de Céline Dion, elle crée un nouveau récit. Avec des images de vieilles revues et ses motifs, elle incarne sa tradition dans le mouvement et la réactualisation.
Par une esthétique empruntant au kitsch et aux références populaires, elle affirme une culture qui, loin d’être figée dans le passé, proclame qu’elle est bien vivante.


Ensemble, ces trois artistes ancrent leurs cultures respectives dans leur expérience du monde. Ils s’en approprient les symboles, les valeurs et les motifs pour mieux en exprimer la complexité et la vitalité.











   





Crédit: Vincent Drouin

De la nation Wendat, Aïcha Bastien N’Diaye est une artiste multidisciplinaire, initiée au mouvement par la danse traditionnelle de la Guinée, tout en grandissant à Wendake et en prenant part à de multiples Pow Wow comme danseuse de Fancy Shawl. Créant un mélange homogène entre deux fortes cultures, elle aborde la physicalité et l’expressivité du mouvement par la danse et la performance. Ses œuvres ont été présentées à l’OEil de Poisson, au Musée Huron-Wendat et dans une installation de Slow Factory au MoMA PS1.

Craig Commanda est un artiste multidisciplinaire Anishinaabe de Kitigan Zibi. Ses oeuvres se déploient à travers le film, la musique, le perlage, la poésie, la photographie, l’artisanat traditionnel, le tannage de peaux et le numérique. Son travail a notamment été présenté à Imaginative, au Waiora Māori Film Festival,  à SAW Gallery, à la Galerie d’Art d’Ottawa, au Jardin botanique de Montréal et lors de la Biennale Révélations à Paris.

Marie-Andrée Gill est une autrice, poète, enseignante et animatrice de balados de la Nation des Pekuakamiulnuatsh. Son écriture se déploie dans l’intime, l’amour, l'humour et la guérison. Son travail s’inspire du quotidien et de la culture pop pour faire une transition vers un monde décolonial. Suite à une résidence au Lobe, elle a présenté son oeuvre Céline Kushpu dans Eshi Uapatakau Ishkueuatsh Tshitassinu / Regards de femmes sur le territoire à la Galerie de l’UQAM.






            
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