[in]tangible tangles et autres oeuvres
Nadia Myre
-Du 06 septembre au 18 octobre 2024
Vernissage le 06 septembre à 17h
Nadia Myre, Tethered, 2021, Vidéo, Gracieuseté de l’artiste.
Une balance penchant d’un côté, des mocassins, un drapeau canadien. Avec ces éléments, Nadia Myre nous invite à une méditation sur la mémoire, sur le présent aussi.
Six paires de mocassins nous accueillent d’abord au sein de l’exposition. Tirées de la collection en ligne du Smithsonian’s National Museum of Natural History, ces impressions invitent à réfléchir à diverses violences historiques exercées sur les nations autochtones. Le positionnement des mocassins, les orteils vers le haut, évoque ceux et celles qui les portaient, couché.e.s au-delà de l’image dans leur sommeil éternel. Cette impression macabre est d’autant renforcée par le papier métalique et le cadre de métal, rappelant la table d’autopsie. L’artiste réalise cette série en 2021, quelques mois après la découverte des 215 dépouilles d’enfants à Kamloops. En les présentant ainsi, elle fait passer la mémoire de ces objets d’un registre de statistiques à un autre de l’ordre de l’empathie, du contact humain. L’inversion des couleurs qu’elle y réalise résulte en une palette de mauve faisant allusion aux perles de wampum, ces objets offerts suite à une entente politique et concrétisant les principes de maintien continuel d’une alliance. Son intervention, qui se veut un geste décolonial, déploie un espace de recueillement pour se questionner.
Tethered – signifiant attaché – amplifie à son tour cet espace. On y observe un drapeau canadien, effiloché, dédoublé puis inversé, voler au vent. Au coeur de l’image, un oiseau tente de prendre son envol. Il n’y arrive pas, on lui retient les pattes. Comment peut-on espérer s’élever si on nous en empêche constamment?
Lorsqu’on se retourne, c’est la balance qui nous fait face, déséquilibrée. La lutte n’est pas terminée, les inégalités sont encore bien présentes. On a souvent dit que la justice est aveugle, pourtant cette oeuvre semble semer le doute. Les yeux auxquels l’artiste fait référence par son titre peuvent quant à eux prendre de nombreuses formes, observer à partir de plusieurs points de vue…
Crédit: Vincent Drouin
Nadia Myre est une artiste visuelle québécoise et membre algonquine de la Première Nation Kitigan Zibi Anishinaabeg. Elle a reçu de nombreux prix, dont le Sobey Art Award (2014), l’Ordre des arts et des lettres du Québec (2019), et le Prix Louis-Comtois (2021). Ses œuvres font partie des collections du Musée des beaux-arts de Montréal, du Musée national des beaux-arts du Québec et du Musée des beaux-arts du Canada. Parmi ses expositions monographiques récentes, on compte Lignes et Cordes (2024), The Want Ads (2024), Eyes Watching and Other Work (2021), Balancing Acts (2019), Nadia Myre: Listen, Speak and Sing (2019).
On en parle
PRESSE
Anne-Charlotte Gilain, « L’artiste Nadia Myre expose son travail au centre Ahkwayaonhkeh », Mon saint roch.
Anne-Charlotte Gilain, « Méduse célèbre sa rentrée culturelle », Mon saint roch.
Josiane Desloges, « Les arts visuels s’inspirent du vivant à Méduse », Le Soleil.
RADIO
Julia Caron, « Nadia Myre’s [in]tangible tangles in Québec city », Québec AM, CBC.
Émilie Perreault, « Entrevue avec l’artiste visuel Nadia Myre », Il restera toujours la culture, ICI Première.
Paméla Bisson, Premières Loges, 19 septembre 2024, CKRL.
Melissa Mollen Dupuis, « Entrevue avec l’artiste visuelle Nadia Myre », Kuei! Kwe!, Radio-Canada.
WEB
Réseau Art Actuel, « [in]tangible tangles et autres oeuvres de Nadia Myre ».